Histoire et patrimoine

Histoire

Etymologie :

 - 850 : d’après la première trace écrite, le village est nommé THETHBIACUM (de Theubdo : nom d’homme germanique et d’un suffixe d’appartenance)
- 1090 : un texte écrit Tibivellaré  (de Tibi : déformations successives de Thethbi et vellare de villa : la ferme)
- On peut supposer que Theubdo était un Franc. Il fut le nouveau maître de la ferme, la « villa », probablement ancienne villa gallo-romaine ou reconstruite à sa place après destruction.
 
Suivant les époques, le nom du village s’écrira successivement :

- Tibiviller

- Tibivilliers

- Thibouvilliers

avant de devenir Thibivillers
 

La préhistoire : 

Par des prospections de surface, il a été dénombré cinq sites remarquables sur le territoire de la Commune :
1- un site Paléolithique, qui a livré un outillage de faciès moustérien de tradition acheuléenne, comprenant plusieurs bifaces, lames et grattoirs
2- un site néolithique ancien, ou mésolithique (il n’a pas été trouvé de traces de céramique) à l’outillage lithique finement retouché
3- un site mésolithique situé sur une légère déclivité, présentant un outillage de type Campignien
4- un second site paléolithique, sans bifaces, de faciès moustérien typique
5- un site mésolithique-néolithique, qui a livré un abondant outillage dont plusieurs pics et tranchets de tradition campignienne, des haches polies, grattoirs, perçoirs, percuteurs, ainsi qu’un solide morceau de polissoir en grès.
L’occupation de ces différents sites s’échelonne approximativement de –100 000 à – 3500
 

Il semblerait que le site de Thibivillers, avant tout forestier, n’ait pas permis, compte tenu de la mauvaise qualité de ses sols, une néolithisation classique du type de celle qui s’est réalisée notamment dans le Vexin Français (région de Pontoise à Magny). Il a dû s’y perpétrer longtemps une économie basée sur la chasse et l’exploitation de la forêt (outillage campignien)
 
L’antiquité :

Jules César a beaucoup de mal à conquérir notre région. Il parle dans « La guerre des Gaules » de la résistance farouche des Bellovaques voisins. 52 av. J-C, la gaule devient romaine et va profiter de plusieurs siècles de paix.
 
De cette période gallo-romaine nous n’avons pas de vestiges aux alentours du village, mais des trouvailles de monnaies des 1er et 3ème siècles dans l’enceinte de la propriété de Monsieur Renaud, Maire de la Commune de Thibivillers, semblent indiquer que le village a été édifié sur l’emplacement d’une villa gallo-romaine
 
Le Moyen-Age :

Thibivillers sera le siège d’une seigneurie. C’est l’époque de la lutte sanglante contre l’Anglais, mais nous manquons de faits précis.
- 1090 : Robertus de Tibivillari est cité parmi les bienfaiteurs du prieuré de Laillerie près de Chaumont
- 1256 : Dreux de Thibivillers ratifie un échange de terres avec les religieuses de Gomerfontaine
- 1266 : Pétronille, femme de Robert Mansion de Thibivillers ratifie l’acquisition d’une terre sise à Jaméricourt par les religieuses de Gomerfontaine.
 
Les Temps Modernes :
- 15ème siècle : Gaultier de Thibivillers détient, en raison de sa femme une petite seigneurie à Fleury : le fief de Montault
- 1457 : Charles d’Orléans, le poète, est parrain du fils de Denis de Thibivillers, seigneur de Montault, page de Marie de Clères, duchesse d’Orléans
- 1504 : Mort de Janus de Thibivillers, seigneur de Noyels de Montault à Fleury, capitaine de Gournay en Bray, gentilhomme du comte de Dunoy et des rois Charles VIII et Louis XII, et qui avait guerroyé en Italie. Il était marié à Catherine d’Illiers des Adrets, mère d’Antoine de Thibivillers.
Catherine était la sœur de Jeanne d’Illiers des Adrets, laquelle était la femme d’Olivier Ronsard, mère de Louis Ronsard. Les Thibivillers étaient donc cousins germains de la famille du poète Pierre de Ronsard.
Une cheminée, située à Fleury, exécutée par des artistes italiens, portait les monogrammes de ceux qui l’avaient fait construire : Antoine de Th. Et Jeanne Buleux. Une cheminée semblable existait au manoir de la Possonière, en vendômois où Pierre de Ronsard naquit en 1524.
- 1566 : Le manoir seigneurial de Thibivillers est brûlé par des gens de guerre qui ravageaient la région (probablement des guerres de religion qui y firent rage).  Son emplacement garde le nom de Château Brûlé-près de l’église- mais il n’en reste aucune trace.
On parle également de plusieurs souterrains à Thibivillers. L’un d’eux, connu, part non loin de la mare. Il aboutissait à Enencourt le Sec, au manoir de Madame Salles. Son entrée a été bouchée après la dernière guerre.

- Jusqu’à la révolution, la seigneurerie de Thibivillers fut possédée successivement par :
    • François de Copincourt, lieutenant général des armées du Roi
    • Le marquis de Bec
    • Les Levallier, comtes de Saussay
    • Antoine Hilaire Laurent La Mairat, président de la Chambre des comptes.
Ce dernier est cité plusieurs fois dans les archives de Thibivillers.


Après la révolution :

Le nombre d’habitants était plus important qu’aujourd’hui : 450 habitants en 1831, ce qui a malgré tout été un maximum.
En 1811, la Commune de Thibivillers était la 1ère Commune du Canton à être cadastrée.

Patrimoine

La Commune s’étend sur 635 ha, mais le village est groupé, sans hameaux. Beaucoup de maisons ont été construites en torchis (argile et paille) remplissant les murs entre des colombages de bois. De nos jours le torchis est souvent caché par une mince couche d’enduit. D’autres, d’une époque plus récente, ont été faites d’un mélange d’argile et de silex maintenu entre des renforts de briques aux angles, autour des issues, aux cheminées ; le tout sur un soubassement de brique débordant. Quelques maisons sont entièrement en briques.

D’ailleurs en 1780, il y avait deux briqueteries à THIBIVILLERS. Ces briqueteries utilisaient le limon alluvien remanié pour la fabrication des briques.

 

Le patrimoine de la commune est constitué d’une église «l’Eglise Saint Pierre».
Située au coeur du village et entourée du cimetière, elle marque, comme les maisons, son appartenance au Pays de Thelle excepté la partie la plus ancienne, le choeur, construit au 13ème siècle sur des bases du 12ème et qui, lui, est en pierre ainsi que ses contreforts.
Comme pour de nombreuses églises de cette région, antérieures au 16ème siècle, le plus gros bâtiment, nef et croisillons, est en « cailloux », c’est à dire qu’un mortier de chaux lie des silex, les angles seuls étant en pierres de taille, rares par ici. Certaines, semble-t-il ont été retaillées dans d’anciennes pierres tombales. Son plan est cruciforme avec une nef sans bas-côtés.
L’originalité de cette église réside principalement dans son clocher, d’une forme très insolite pour notre région avec sa lanterne à petit dôme cantonnée de quatre clochetons de forme conique audessus des angles d’une tour carrée.
L’Église a été inscrite au titre des monuments historiques le 27 septembre 1972 et son cloché fut restauré par la Commune en 1974.
En 2006, une nouvelle restauration sur l’ensemble exterieur de l’Église fut réalisée.
Des travaux d’aménagement ont été effectués sur la place et à la mairie.